Une société de management est une expression générique (et non un statut juridique) utilisée pour désigner une société dont l’objet social est de réaliser des prestations de services par le biais de son·sa dirigeant·e.
En gros, tou·te·s les consultant·e·s qui ont une société qu’ils utilisent pour facturer leurs clients et qui se versent chaque mois une rémunération de dirigeant·e ont une société de management.
C’est un excellent outil pour optimiser ta fiscalité et organiser tes revenus de manière efficace. Toutefois, sortir de l’argent de ta société peut être un vrai casse-tête si tu n’es pas bien informé·e. Voici un guide détaillé des quatre principales méthodes, leurs avantages, leurs inconvénients et les implications fiscales.
Te verser une rémunération : simple mais fiscalement lourd
La méthode la plus courante pour recevoir de l’argent de ta société de management est de te verser une rémunération en tant que dirigeant·e d’entreprise. Cela te permet de percevoir un revenu régulier tout en cotisant pour ta sécurité sociale.
Avantages :
- Permet de garantir un revenu stable.
- Assure ta couverture sociale (pension, maladie, chômage).
- Compatible avec la PLCI (Pension Libre Complémentaire pour Indépendant).
Inconvénients :
- La rémunération est soumis à un taux d’imposition progressif (de 25% à 50% en fonction de tes revenus) majorée de la taxe communale.
- Tu dois également payer des cotisations sociales à hauteur de 20,5% de ta rémunération brute.
Astuce :
Pour limiter ta charge fiscale, évite de te verser une rémunération trop élevée si tu n'as pas besoin de ce cash ou si tu as d’autres sources de revenus. Il est mieux de garder cet argent dans ta société pour te verser des dividendes par la suite.
Te verser des dividendes : des bénéfices partagés sous conditions
Les dividendes sont une autre méthode populaire pour sortir de l’argent de ta société.
Ils sont versés sur base des bénéfices réalisés par l’entreprise (après l'impôt des sociétés) et sont soumis à un précompte mobilier.
Régime classique : Le précompte mobilier standard est de 30%.
Régime VVPR-bis : Pour les sociétés de management unipersonnelles, il est possible de réduire ce précompte à 15%, selon le régime VVPR-bis. Pour bénéficier de ce régime avantageux, quelques conditions (bien reprises ici par Billy) :
- Ta société doit être une petite société au sens de la loi.
- Les dividendes réduits ne sont applicables qu’à partir du 4ᵉ exercice comptable.
- Les actions de la société doivent être nominatives et avoir été émises à partir du 1er juillet 2013.
- Le capital doit avoir été apporté en numéraire et entièrement libéré.
Avantages :
- La fiscalité est généralement plus avantageuse qu’un salaire, surtout sous le régime VVPR-bis.
- Pas de cotisations sociales sur les dividendes.
Inconvénients :
- Ne garantit pas une couverture sociale.
- Les bénéfices doivent d’abord être imposés au taux de l’impôt des sociétés (20% ou 25%).
Astuce :
Planifie soigneusement tes dividendes pour profiter du régime VVPR-bis. N’hésite pas à demander conseil à ton·ta comptable/expert-comptable.
Constituer une réserve de liquidation : jouer la carte de la patience
La réserve de liquidation est une solution intéressante pour les petites entreprises qui veulent maximiser leurs liquidités sur le long terme. Cette méthode permet de conserver les bénéfices au sein de la société tout en les rendant disponibles plus tard à un taux réduit.
Ce régime n'est accessible qu'aux petites sociétés au sens de la loi.
Comment ça marche ?
- Une entreprise soumet tout ou partie de ses bénéfices à un impôt des sociétés supplémentaire de 10% avant son affectation à la réserver de liquidation.
- Durant les 5 premières années, un précompte mobilier supplémentaire de 20% est dû (pression fiscale gloable de 27,27%).
- Après une période de 5 ans, ces fonds peuvent être versés aux actionnaires avec seulement 5% de précompte mobilier (pression fiscale totale de 13,64%)
- En cas de cessation d’activité, aucun impôt supplémentaire n’est dû (seulement les 10% prélevés lors de l'affectation à la réserve).
Avantages :
- Taux d’imposition global réduit.
- Encouragement à maintenir les fonds dans la société pour une période plus longue.
- Aucun impôt supplémentaire en cas de cessation d’activité.
Inconvénients :
- Disponibilité différée des fonds.
- Nécessite une gestion rigoureuse des bénéfices.
Astuce :
Idéal si tu n’as pas besoin de liquidités immédiatement. Constitue cette réserve progressivement pour en profiter pleinement après 5 ans.
Constituer une pension complémentaire : préparer l’avenir intelligemment
Pour les dirigeant·e·s d’entreprise, il est possible de souscrire à des produits de pension complémentaires qui combinent avantages fiscaux et constitution d’un capital retraite.
Les deux principaux outils sont la PLCI (Pension Libre Complémentaire pour Indépendant) et l’EIP (Engagement Individuel de Pension).
La PLCI :
- Accessible à tous les indépendant·e·s.
- Prime déductible fiscalement dans les limites fixées par la loi.
- Permet de compléter la pension légale souvent insuffisante des indépendant·e·s.
L’EIP :
- Spécifique aux dirigeant·e·s d’entreprise.
- Permet de constituer une pension supplémentaire tout en bénéficiant d’une déduction fiscale pour l’entreprise.
- Les primes versées sont déductibles à condition de respecter la règle des 80% qui tient compte de tes assurances vie du 1er et 2e pilier : ta pension légale et la PLCI.
Avantages :
- Réduction immédiate de l’impôt des sociétés grâce à la déductibilité des primes.
- Garantie d’un complément de revenu à la retraite.
Inconvénients :
- Fonds immobilisés jusqu’à la retraite (fonds de l'EIP exploitables sous certaines conditions)
- Nécessite une planification à long terme.
Conclusion : choisir la stratégie adaptée à tes besoins
Sortir de l’argent de ta société de management dépend de tes objectifs personnels et professionnels. Voici un récapitulatif rapide des 4 options principales :
- Rémunération : Pratique pour un revenu régulier mais fiscalement plus lourd.
- Dividendes : Une option intéressante pour les bénéfices, surtout avec le régime VVPR-bis.
- Réserve de liquidation : Idéal pour les fonds dont tu n’as pas besoin immédiatement.
- Pension complémentaire : Parfait pour préparer l’avenir tout en bénéficiant d’avantages fiscaux.
Chacune de ces méthodes a ses propres implications fiscales et financières. L’idéal ? Combiner plusieurs approches pour optimiser la fiscalité tout en répondant à tes besoins présents et futurs. N’hésite pas à consulter un·e comptable/expert-comptable ou un·e conseille·ère fiscal·e pour affiner ta stratégie !
Besoin d’autres conseils pour gérer ta société de management ou lancer ton activité d’indépendant·e ?
N'hésite pas à prendre un appel gratuit de 30 minutes avec moi et suis-moi pour des astuces concrètes pour te lancer.
écrit par Thimothée Remy
Tags
